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Que penser des cours d’éducation à la sexualité à l’école ?

Un cours indispensable face à une réalité dramatique

L’éducation à la sexualité à l’école n’est pas née d’un caprice idéologique ou d’un effet de mode. Elle répond à une réalité sociale glaçante : en France, 10 % des personnes ont été victimes d’inceste au cours de leur vie. Ce chiffre, plus que dramatique, révèle une urgence absolue à mieux informer, sensibiliser et protéger les enfants dès le plus jeune âge.

Ces cours sont pensés comme des outils de prévention. Ils visent à transmettre des repères clairs, adaptés à chaque âge, pour permettre aux enfants de comprendre leur corps, les notions de consentement, de respect, de limites personnelles, et d’égalité. Ils contribuent à libérer la parole sur des sujets trop souvent entourés de silence, voire de honte.

Un autre fait alarmant renforce la nécessité de ces enseignements : l’âge moyen de la première exposition à un film pornographique est aujourd’hui de 10 ans. Et certains enfants y sont confrontés dès 8 ans. Cela signifie que, sans cadre éducatif, la découverte de la sexualité peut se faire dans la violence, la confusion ou la peur. L’école n’est pas là pour se substituer aux parents, mais pour poser des bases solides et adaptées à chaque âge.

Le programme officiel de l’Éducation nationale, qui encadre ces interventions de façon claire, est accessible ici :
👉 BO Éducation à la sexualité – février 2025

Des inquiétudes parentales parfois instrumentalisées

Malgré l’objectif louable de ces enseignements, certains parents se sont inquiétés de leur contenu. Et c’est compréhensible : parler de sexualité à des enfants, surtout en école primaire, peut susciter de l’inquiétude, de l’inconfort, voire de l’opposition.

Mais ces peurs, parfois légitimes, ont aussi été instrumentalisées par certains groupes proches de l’extrême droite ou de mouvements réactionnaires, qui accusent l’État d’endoctriner les enfants, voire de promouvoir des comportements déviants. Ces accusations sont sans fondement, mais elles circulent activement, notamment sur les réseaux sociaux, et sèment la confusion. Elles cherchent moins à protéger les enfants qu’à alimenter une guerre culturelle et politique.

Ce qu’il faut comprendre (à mon avis avec un peu de recul)

On entend parfois dire que certains cours d’éducation à la sexualité ont « dérapé ». Oui, c’est arrivé. J’ai écouté par exemple une interview d’une infirmière scolaire qui expliquait que dès le début de son intervention, des enfants avaient posé des questions très sexualisées pour leur âge. Elle a fait de son mieux pour y répondre calmement, avec des mots adaptés. Mais forcément, quand certains enfants sont rentrés chez eux et ont raconté ce qu’ils avaient entendu, ça a pu choquer certains parents.

Est-ce que ça veut dire que ces cours sont dangereux ? Pas forcément. Ce qu’il faut comprendre, c’est que ça peut arriver dans n’importe quel cours. Tous les ans, il y a des moments où un prof sort un peu du cadre, où une discussion va trop loin, ou part dans une direction imprévue. J’ai même connu un enseignant qui s’est mis nu en classe pour protester contre les actions d’Israël… Et pourtant, personne n’a proposé d’interdire les cours d’histoire-géo ou de maths.

Ce n’est pas parce qu’un cours a mal tourné qu’il faut tout jeter. Il faut juste rester vigilant, former les adultes correctement, et ajuster quand c’est nécessaire. C’est tout.

Et franchement, en tant que parent, je me suis toujours posé la question : qu’est-ce que mes enfants ont entendu ? comment l’ont-ils vécu ? À chaque fois qu’ils ont eu un cours d’éducation à la sexualité, je leur ai posé des questions le soir même. Et je n’ai jamais eu de retour choquant. Ils m’ont dit qu’on leur avait parlé du respect, du consentement, du corps, parfois avec des mots un peu gênants pour eux, mais rien de déplacé.

Je comprends que pour les parents de jeunes enfants, entendre parler de sexualité à l’école puisse faire un peu peur. On se dit que c’est trop tôt, qu’ils sont encore petits. Mais la réalité aujourd’hui, c’est que certains enfants voient du porno dès 8 ans, et la moyenne d’âge pour la première vidéo porno, c’est 10 ans. Alors si nous, parents, adultes, on n’en parle pas, qui va le faire ?

Ce qu’il faut, ce n’est pas fuir le sujet. C’est garder le lien avec nos enfants, parler avec eux, et leur montrer qu’ils peuvent venir vers nous avec leurs questions, sans honte ni malaise.

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