L’esprit qui vagabonde, le corps qui ancre
Notre esprit a cette merveilleuse capacité : il peut voyager sans limites. Il s’élance dans le passé, anticipe l’avenir, s’invente des mondes, explore des lieux qu’il n’a jamais vus. À tout moment, il peut quitter le présent, se perdre dans des souvenirs, des projections, des pensées.
Mais pendant ce temps, notre corps, lui, reste ici. Toujours. Il ne connaît ni le passé ni le futur. Il ne peut pas faire semblant. Il est incapable d’illusion ou d’évasion. Il est la porte d’entrée vers le réel, le présent, l’instant. Par ses sensations, ses tensions, sa respiration, il nous donne accès à la seule chose que nous vivons vraiment : l’ici et maintenant.
Le corps ne ment jamais. Là où l’esprit peut fuir, rêver, rationaliser, le corps ressent. Il dit la vérité de ce que nous vivons, même si nous ne voulons pas la voir. C’est pourquoi revenir à son corps — à une respiration, un battement, un mouvement — nous reconnecte au réel. Il devient alors un guide, un point d’ancrage, un rappel de ce qui est, ici, maintenant.
L’équilibre se trouve peut-être là : laisser notre esprit s’élancer dans ses explorations, tout en gardant un pied dans notre corps, notre boussole. Car c’est grâce à lui que nous pouvons vraiment habiter l’instant.
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