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Est-ce que le womansplaining existe ?

L’autre jour, sur un groupe Facebook, je suis tombée sur un message d’un homme qui se plaignait d’avoir été victime de womansplaining. Une femme lui avait fait une remarque sur un point qu’il considérait comme évident, dans un domaine où il est compétent. Il s’est senti infantilisé, et a vu là un exemple d’inversion des rôles : une femme qui « explique à un homme ce qu’il sait déjà ».

Mais est-ce vraiment comparable à ce qu’on appelle le mansplaining ? Et d’ailleurs, c’est quoi exactement, ces histoires de « splaining » ?

C’est quoi le mansplaining, exactement ?

Le mansplaining, contraction de man (homme) et explaining (expliquer), désigne une attitude très spécifique :
celle d’un homme qui explique quelque chose à une femme de manière condescendante, alors qu’elle est manifestement compétente sur le sujet.

Ce n’est pas juste un malentendu, ni un excès de zèle ponctuel. Ce qui caractérise le mansplaining, c’est son caractère récurrent et systémique. Il s’inscrit dans un rapport de pouvoir plus large, où les femmes, même expertes, doivent sans cesse prouver leurs compétences, pendant que certains hommes s’autorisent à les reprendre sans réel fondement.

Et ça ne se limite pas à une anecdote ici ou là : ça arrive souvent, dans beaucoup de domaines, surtout ceux qui sont perçus comme prestigieux ou complexes — sciences, technologie, économie, politique, etc.

Je parle d’expérience : en tant que responsable d’un master en cybersécurité, je reçois régulièrement des explications sur des choses élémentaires… que je maîtrise évidemment. Et je ne suis pas une exception. Ce type de remise en question constante, c’est ça, le cœur du mansplaining.

Et le womansplaining, alors ?

Est-ce que l’inverse peut arriver ? Oui.
Il arrive qu’une femme explique quelque chose de manière condescendante à un homme. Ça peut être maladroit, irritant, voire déplacé.

Mais attention à ne pas tout mettre sur le même plan.
Une remarque isolée, même malvenue, ce n’est pas un système. La vraie question, c’est :

  • Est-ce que ce sont surtout les femmes qui t’expliquent ce que tu sais déjà ?

  • Est-ce que ça t’arrive souvent, dans plusieurs domaines ?

  • Est-ce que ça t’empêche d’être pris au sérieux dans ton travail ou tes passions ?

Si la réponse est non, alors on est sans doute face à un malentendu ponctuel — pas à un phénomène structurant comme le mansplaining.

Une question de fréquence… et de hiérarchie sociale

Imaginons qu’on puisse parler de womansplaining dans certains cas, notamment dans des domaines historiquement considérés comme féminins : la petite enfance, le soin, l’organisation domestique, ou encore la pédagogie du quotidien.

Mais même dans ces cas-là, il y a une grande différence :
👉 c’est rare,
👉 et ça concerne des domaines souvent perçus comme secondaires ou moins valorisés.

Le mansplaining, lui, s’exerce dans des sphères vues comme plus “nobles”, scientifiques, ou intellectuellement supérieures. Et c’est là que le déséquilibre devient évident : ce n’est pas juste une histoire de ton condescendant, c’est une question de hiérarchie sociale, de légitimité et de pouvoir.

Alors, le womansplaining, ça existe ?

Oui, des exemples existent.
Mais non, ce n’est pas symétrique, ni comparable dans l’ampleur ni dans les conséquences.

Utiliser le terme womansplaining pour qualifier toute remarque mal placée faite par une femme, c’est prendre un concept politique, fondé sur une réalité sociale très concrète, et le transformer en anecdote.
Et ce faisant, on risque surtout d’effacer les mécanismes profonds et tenaces du mansplaining — qui, lui, continue d’empoisonner le quotidien de nombreuses femmes dans des domaines où elles devraient être écoutées, respectées, et pleinement légitimes.

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